Rapport du curé GUICHARD

 

Lettre du curé Louis Guichard répondant au questionnaire envoyé en 1759 à tous les curés du Vivarais sur le géographie et l'histoire de leur paroisse.

Le manuscrit original est conservé à la Bibliothèque Nationale Richelieu, section des manuscrits. Collection du Languedoc (Languedoc Bénédictins et non Languedoc DOAT), tome XXVI,  folio 110 à 115 verso. Les tomes 11 à 26 correspondent aux notes des curés de la Province.

Il se présente sous la forme de 6 folios paginés de 110 à 115 versus. L'auteur a utilisé la marge à gauche du texte soit pour le sommaire, soit pour des notes explicatives, soit encore pour des références le plus souvent ecclésiastiques et latines. Il a souligné en début de texte les groupes de mots latins et les mots de vocabulaire à expliquer.

Ces folios sont reliés dans un grand registre (tome 26) contenant les réponses des autres curés du Vivarais. Les curés des paroisses limitrophes de St Martial n'ont pas répondu au questionnaire.

Les liens hypertextes renvoient soit à une page d'explication, soit à une famille, soit directement aux hameaux concernés.

 

Languedoc

v

iviers

 

Joan Colombi e soc jesu De rebus gestis epper vivantiensis. Lib 8 pag seq et hist de n; Dame du puy par le R P Théodore ptre de L'institut de St jean baptiste pag 337, 352 et suiv Liv 3 ch x et 22

 

 

cesar plines Strabo Lib 4

patr.joan columb de reb gest episc viv p-h-l-i

 

foires

 

Descript du terroir de St martial

 

1 Des productions du pays ou le bois devient rare de plus en plus soit parce qu'on dégrade les forêts ou qu'on les défriche partout.

 

2 Culture des terres mal entendue.

3 Officialité de St agrève. 

Les bornes de St martial

4 Bonnefoi

1 Le gerbier de joncs où est la source de la Loire. Il a la figure d'un gerbier un peu écimé dont la surface applatie produit du gazon et du petit jonc.

2 Boutières - botaria - vel botriae - propres aux plantations et ou les fruits sont excellents.

3 p x érieu prend sa source à messel et se jette dans le rhône. L'officialité de st agrève bourg jadis appelé chilliac limite avec le velai

La figure de la boutière est à peu près semblable à celle d'une botte.

 

1 moeurs des boutiérons. On appelle les peuples des boutières en langue latine botari vel botrii...orum

2 Du virarais ou de heluix. Ses habitants sont appellés des latins helvii ou gentes helviae

Ses états particuliers

Aujourd'hui le droit des barons de tour est divisé entre plusieurs seigneurs

1 Le coiron est aussi au levant de vaisseaux qui est au pays des royaux. Le coiron est fertile en bled et en légumes. On nomme maintenant le coiron en latin decurionibus ou bien de curiis à cause de ses parroisses.

2 Le pays des bedots regio biducesiorum était anciennemant de la gaule lyonnaise comme aussi la vocance où le basset.

3 Le pays des royaux

St martial

Ses parties

La même paroisse de St martial abonde en belle argile. Il s'y rencontre quelque part des carrières de pierres fort belles pour couvrir et bâtir des maisons. On peut y trouver de quoi faire une espèce de blanc d'espagne. Il n'y a point de mines bonnes à dire.

 

 

 

 

 

 

 

2 Le pradal est le chef lieu detoute la juridiction de ce nom. Ce fut aussi celui de la résidence d'un autre seigneur particulier du côté dudit vallon du pradal appellé proprement la combe du pradal.

 

 

 

 

 

 

Scoutais rivière ou torrent

 

fourchades

 

 

 

1 cure de st martial

 

2 feux

3 ressorts du pays ou mouvance st andéol de fourchades relève aussi de l'évéché du puy

 

 

 

maisons nobles de st martial

1 D Dalardi e sauverzaco de cambone.

2 D.D. de chiro ou sivie de Kiro genere cladia in gothia locus etiam dicitur de chiro oelias de chieris hic in boatia.

3 la famille du chier a toujours joui du titre d'écuyer ayant droit de porter un écu et ses armoiries.

tel est à dire l'ecusson du chier pour le père dom bourotte et suiv de la tour de montpellier à présent noble Louis du chier fils à feu jean : ce dernier fils de Louis et celui ci fils d'autre jean fils de pierre dont il est fait mention dans le dernier arrêt mentionné.

Des chemins et des ponts

Le défaut de ponts fait périr dans les eaux presque tous les ans bien des gens et des bestiaux. Ainsi il seroit d'une très grande nécessité qu'il y en eu de partout ici pour 'utilité publique. On doit s'y plaindre de la rareté du bois ; crainte qu'on en manque dans peu de tems.

borée sous mézenc

voyez l'abbé fleuri hist. eccl. et le père j. columb jésuite frag. 152 de reb. gest. epp. vouas

blanc de molines ses armes

Réponse aux instructions demandées par nosseigneurs des états de Languedoc pour la description géographique et historique de cette province suivant le modèle qu'en a reçu Mr guichard curé de st martial en boutière Le mois de juillet 1762.

Saint Martial est le chef lieu de la paroisse de ce même nom, il l'est aussi de la juridiction qui en dépend sous le titre de Seigneurerie et baronie. Le nom du lieu est en latin vicus aut pagus St martialis, on écrit encore San-martialensis vicus. Il y a une église parroissiale sous l'invocation de st martial apôtre de L'aquitaine.

On prétend par la tradition que c'étoit une bourgade avant le quatorzième siècle, mais qu'elle fut ensevelie sous les cendres par les anglois sous charles VI, ou plus probablement par les troupes de Rochebaron, qui commandoit sous jean 3 de châlon prince d'orange et principal général de jean duc de bourgogne, lequel après l'assassinat du frère unique de son roi, avoit pris les armes contre le dauphin charles afin de supplanter sa jeunesse, de sorte que les troupes du parti bourguignon causèrent beaucoup de maux et de désordre dans le velai, dans son voisinage et ailleurs, et mirent le trouble partout.

On lit dans un acte public de pierre de chabriers (petri de chabreriis notarii) dâté du 10 juin 1400, à la stipulation duquel Louis de poitiers comte du Diois et du valentinois fût présent, que guillaume de l'étrange homme illustre et puissant, seigneur de St martial et fourchades, y reçu, dans la basse cour de son chateau l'hommage que lui consentit jean Duchier comme vassal de ladite terre de St martial et fourchades

Maintenant on ne réconnoit presque plus aucun vestige du chateau et du bourg de st martial. Il y avoit même une collegiale assez nombreuse. Les calvinistes la détruisirent tout-à-fait pour toujours.

La famille du-chier y possedoit une maison auprès de l'église parroissiale, maison qui eût le même sort que ses voisines. C'est ce qui se manifeste par un autre acte de jacques d'allard notaire dâté du 12 avril 1479 contenant le bail à cens de la mazure de ce bâtiment passé à M vincens charreyre prêtre par pierre et antoine du-chier et par louis bastard de la marette beau fils de ce dernier, Ecuyers. Là en creusant un peu en avant dans la terre, on découvre les tristes restes de l'incendie. - on raconte aussi communement que le bourg de st martial ne fût pas exempt non plus que son voisinnage des fureurs des vandales conduits par croscus sous lequel ils renversèrent plusieurs villes du royaume, entre autres celle d'aps, capitale de la contrée, appellée des latins Stus petrus de alpibus, alba helviorum, et alba par pline. Cette ville fut le siège de plusieurs s-s évèques de ce diocèse de viviers.

Il y eut des foires établies dans le lieu de St martial au nombre de six par an et marché tous les lundis de la semaine.

Ce lieu est situé au pied d'une montagne qui l'environne. Il est placé à la cime d'une plaine de moyenne étendue en champs à seigle, qui a à son orient une petite prairie marécageuse que la tradition porte avoir été un étang qu'on perça à l'est-sud-est dudit village.- C'est ici où sont quelques sources d'eaux minérales qui passent pour passablement bonnes pour les maux de poitrine, pour les obstructions des viscères. Il y en a une entre autres qu'on appelle salée ou font sala qui est fort recherché des bestiaux et des pigeons.

Le territoire de toute la parroisse est fort sablonneux et peu fertile. C'est un canton montueux et presque tout creusé par des ravies d'eau qui désolent souvent le pays.

Les productions sont seulement en avoine, seigle, peu d'orge ou de légumes, raves, pommes de terre rouges; il y a médiocrement du foin et rarement de beaux fruits qui consistent en quelques pommes, poires, cerises, châtaignes, noix et prunes. Ces fruits ne vieillissent jamais bien à cause des accidents de l'air que la proximité des montagnes du velai rend peu favorable au pays d'alentour et nuisibles aux plantes.

Les habitants n'y sont pas aisés, le pays ne fournissant pas suffisamment pour leur nourriture et entretien, puisqu'il y manque tous les ans environ le tiers de leur subsistance. - La culture s'y fait avec la grande et la petite pioche ; les terres labourables y sont traitées par la petite culture. Outre cela les chemins y sont presque impraticables ; ce qui contribue très fort à leur indigence, et tout y est rare à défaut de Liberté pour le bon commerce.

Cette parroisse est du diocèse de viviers et de l'officialité ou archiprêtré de St agrève dans la haute boutière. - Elle est bornée à l'orient par la parroisse d'arcens et partie par celle de St andéol de fourchades ; au midi par la même parroisse de Saint andéol-fourchades et par celle des Sainhes ; au couchant par celle de Ste Eulalie et de borée ; au nord aussi par celle de borée et d'arcens.

La chartreuse de bonnefoi est aussi au couchant de la paroisse de St martial dans le territoire de celle du Béage en montagne peu loin du gerbier-des-joncs où est la source de la loire au nord de Ste Eulalie. - C'est auprès du roc appellé le gerbierdes joncs ou de joux à cause de sa figure que passe l'ancienn route du vivarez qui conduit au forez. Il s'y trouve une belle carrière de pierre qui sert à couvrir les maison en guise d'ardoise sous le nom de Lause parmi les originaires de ce canton.

La boutière est un petit pays qui a environ douze lieues de longueur enclavé dans le vivarez entre le pays des bédots et ceux du bas vivarez et du coîron au voisinage de Privas. Il est borné ce pays, dans sa longueur, scavoir à l'orient par le rhône, au couchant par les montagnes du vivarez et du velai qu'on nomme mézenc sa largeur : on borne ce même pays au midi par le chemin du forez à montelimar et par la chainede montagne septentrionale d'aps vis-à-vis le mont jules ou campausar jusqu'au rhône qui sépare le theil tilium ad rhodanum de viviers et au nord par la rapide rivière d'erieu selon quelqu'uns ; quoiqu'il soit plus probable que ses bornes s'étendent le long de la colline eaux versantes qui descend depuis devesset, St agrève, grauson, le serre montraynaud jusqu'au rhône, puisque la figure du terroir semble devoir nous inviter à adopter cet espace de terre qui se trouve placé entre cette chaîne de montagnes et érieu au-delà de laquelle rivière s'étendent le diocèze de viviers et les mandements des basses boutières dans celui de valence.

Les boutières sont divisés en deux parties, hautes et basses. La haute comprend toutes l'officialité de st agrève où sont le chaylar et st agrève. Elle limite avec le velai et la sudite route ancienne le mont serrandon et le pont chervit dans la parroisse de chalancon limitrophe de st julien la brousse. Le montraynaud ou grauson et la montagne du pouzat dans le diocèze de valence. La Basse boutière contient cet espace de terre qui est entre le rhône, le diocèze de valence au pays des bédots voisins des peuples de la vocance dans le haut vivarez et le montagnes du pays des Royaux, le coiron et le bas vivarez. La basse boutière a pour lieu principaux st pierreville, la voute, privas, le teil, vernoux. On yappelle les quatre mandements des boutières les quatre juridictions de st pierreville, doüan ou dohan, montagu près e st sauveur, et la voute qui appartient au prince de soubise. Ce dernier canton est un peu plus fertile que la haute boutière.

La boutière en général est un pays montueux et sabloneux et assez propre pour les plantations d'arbres fruitierset autres. Elle est un peu trop ressérrée par ses montagnes élévées dont le pays est comme tout hérissé. Ses vallées sont assez profondes et passablement fertiles en quelques endroits. Ses rivières y sont presque partout difficiles et d'un passage dangereux ; cependant elles sont suffisamment poissonneuses y manquent. Les habitants y sont propres pour les affaires, pour les arts et pour le commerce ; mais dissimulés. - Quelques habiles historiographes ont donné une idée générale et assez exacte du vivarez et de son étendue. Le vivarez fait partie du languedoc. Comme la boutière, les pays des bédots et des vocançois font partie du vivarais avec les cévènes. Les peuples de la vocances sont voisins du basset où est bas en basset son chef lieu.

Le vivarais a un syndic particulier et a droit de convoquer ses états particuliers ce qu'on nomme assistés ou présidant tour à tour les premiers seigneurs ou barons de la contrée surnommés les barons de tour. Le tour revient de douze en douze ans pour chaque baron qui jouit de e droit sans partage. On y règle ce qu'on trouve avoir été statué ou taxé par nosseigneurs des états généraux de languedoc sur le pays. En particulier, soit pour les sommes qu'on doit lever sur les peuples pour le roi, pour les frais de la province ou pour le vivarez. Ces assemblées se tiennent tous les ans. - Les évèques du puy, de mende ou de viviers ont droit d'assister aux états généraux de languedoc qu'on tient aussi toute les années par la raison que les pays du velai, du gévaudan et du vivarais font partie de cette province, quoiqu'ils n'en soient pas proprement et qu'ils aient en leurs souverains ou seigneurs particuliers et divers. - 

Le petit canton du coiron est placé dans le bas vivarais au midi de la basse boutière qui est a son septentrion ; d'où ils'élève comme sur une roche isolée et contient sept à huit parroisse où est berzeme.

Le pays des bedots est au nord des boutières depuis les paroisses de devesset et de st agrève jusqu'au rhoneoù est la mastre avec le petit bourg de sagnes, la ville d'annonay et autres. Celui-ci a à son septentrion la vallée de la vocance depuis st bonnet le froid jusques au rhône où est la ville vocance, etc

Le pays des royaux est au midi des boutières, on y voit montpezat, burzet, vals et autres lieux dans le bas vivarais jusques aux cévennes propres.

En parcourant la paroisse de St martial se présente d'abord à l'orient du chef-lieu de ce nom où est bâtie l'église parroissiale que les religionnaire maltraitèrent et démolirent dans les derniers tems des guerres civiles, scavoir : 

le lieu de La Chazotte dont le territoire est divisé par la petite rivière Scoutaïs qui a à son orient la colline de pomarets où est la mazure d'une maison de ce même nom.

En remontant cette rivière qui se joint à peu de distance de ce hameau à la rivière de Eysse on trouve la maison, fief du chier, les mas de tautilhac et de Lafarge, les hameaux du cros la planche et de py-besson, celui-ci appartenant à la paroisse de St andéol de fourchades.

Ensuite vient le fief ou mas du chambon et le hameau du sault. Celui de tresdos est au midi du village de St martial, le long du torrent de ce nom ou de la faye, à la source duquel est le mas de las-fonts et plus bas au midi de ce même ruisseau est une maison appelée la faye de tredos.

Vers les bords occidentaux de lad. Rivière de Scoutaïs qui a sa source auprès des mazures des décombres du château de bourlatier jadis des seigneurs de St martial sur le confins du territoire des sainhes, on voit les maisons du mas de Champel et du village de la vallette, celles de pravalettès et plus haut sur les rideaux de la vallée, celles de Clotastoux, Charreyre, Coulaud, lubertes et le Clapas.

Du midi de la paroisse de St martial déclinant au couchant le long de la susd. ancienne route du bas vivarez au forèz passant par la montagne du mézenc où est la croix de pierre qui sert de borne au velai et aux boutières qu'on nomme la croix de boutière, crux botariae, vel raro botriae, sont les granges des alières, des Rabières, du prat-bachas, la font du baylé, bourgès est avant cette dernière maison.

Un peu plus bas au nord-nord-est de ces dernières granges assises sur la plouze en la montagne, sont celles du franiou et du poutz dans le bois de faux et de sapins dit le cartonier.

Au couchant et partie nord sont celles de la chaumette, de flotte et de teste-eyssute sous chaque flanc du roc de Gerbier de joncs ou de joux selon les historiographes - mons de Juncis, vel mons aut meta jovis - celles de la Cesse, des Eschaffis, du prince, de la tubarelle, du Rayol ou champel, des Mouniers, de Bourgès ou de Mazon, du praÿ, du hameau de ribalasse, de la grange de Chaulnes, de rouzet, des escleyroux ou peyrala, de la grangette de Panlon, et de la tourette où fut bâti le fort du seigneur particulier des lieux voisins sur le haut d'un petit mont fort aigü du même nom, il n'en reste plus que l'emplacement, sont le long de l'extrémité occidentale de cette même paroisse ; et plus sont les hameaux du vialar, de chamblancès, de la maison-neuve, et de L'aulanhet, le long du bord occidental de la petite rivière de la combe du pradal. A la rive droite de la même rivière qui vient du côté septentrional du Gerbier de joux, et à l'opposite de ribalasse et autres susd. hameaux en descendant sont le pradal, les chazots, besses, le Claux, tous hameaux séparés.

En tirant vers le nord et le long de la rivière d'Eysse, sous le village de Molines de la paroisse de n. dame de borée, on y voit le village de la rouveyre à côté du hameau de l'aulanhet.

Les R. R. P. P. Chartreux de bonnefoi sont seigneurs spirituels et temporels du mandement de la combe du pradal qui fait environ le tiers de la paroisse de St martial ; il y a un consul particulier qualifié consul de St martial bonnefoy.

Le mont Sara, qui est élevé en pointe et garni de sapins, est au-dessus de la rouveyre et de la maison-neuve et du vialar et du chamblancès qu'il a vers son levant et midi.

Au-delà de la rivière d'Eysse est une colline qu'on appelle La-monta, située au nord et nord-est de la dite paroisse, sur laquelle on voit en descendant du côté du couchant les hameaux de très-lavar, du pin, d'henes, et plus bas vers lad. rivière ceux des feugères, de chamaury, de la grangette de noë, de lengonesche, de chevaliers et de condas qui est sur le confluent d'Eysse et de Scoutays. Cette dernière rivière arrose les terres de la Chazotte, du Chier, du Cros-la-planche, du Chambon et du Sault jusques à la Valette, village susnommé.

C'est à l'extrémité meridionnale du cros-la-planche et du chier qu'on remarque les tristes restes du chateau de fourchades bâti sur une roche isolée et difficile au dessus du ruisseau praneuf. Le chateau de fourchades fut dépendances jadis du chateau de raphaël aujourd'hui démoli de fond en comble dont la situation avantageuse et sur un tertre qui s'élève sur la petite plaine de La champ-raphaël, paroisse voisine dest andéol de fourchades. Ces ruines sont les funestes suites des guerres civiles qui ont ravagées le pays dans divers tems comme la tradition en convainc. Les seigneurs de st andéol et de st martial sont propriétaires de la roche de fourchades, chef lieu de tout ce mandement.

La cure de st martial dépend de la nomination des messieurs de st sulpice directeurs du séminaire de viviers en qualité de prieurs des autres deux tiers de cette parroisse. - Il n'y a point de bénéfices simples, à trois ou quatre petites chapelles près qui sont dans l'église parroissiale sans presque aucun revenu fixe.

La parroisse contient environ deux cent vingt maisons ou chaumière. - La religion catholique y a toujours été suivie depuis que l'évangile y a été annoncée pour la première fois. - On prétend que les terres de st martial et fourchades relèvent de l'évéché du puy.

La rivière de scoutaïs et celle d'eysse après leur jonction servent de limites aux sénéchaussées du puy et de nismes. Celle ci a lesd rivières à son occident et septentrion. Les baillages d'annonay et de montfaucon et monistrol furent attribués par nos rois au sénéchal du puy.

La paroisse de st martial est de l'évéché de viviers. L'abaye de charraix sous le coïron à côté du pas de l'escrinet au dessus de vaissaux vers le midi avait deux monastères ici : l'un là où est l'église de st andéol de fourchades et l'autre dans la paroisse de st martial.dont ils étoient prieurs autrefois. Le dernier de ces monastères étoit situé sur la rive droite d'eysse, entre chamaury et chevaliers, à rouvillier dans le territoire du village de st martial. On en voit encore les décombres.

= Le vivarais s'étend le long du rhône au dessus du bourg argentail vers le lyonnois. v le dict géo =

Il n'y a que deux familles nobles ans la parroisse de st martial : scavoir celle de mr du chambon du nom de dallard sauverzac, qui reste au chambon. L'autre famille noble est celle du chier, en latin de chiro ou kiro, et dans le langage du pays del-chier. Celle ci passe pour très ancienne et bien alliée, quoiqu'elle demeure aujourd'hui presque dans l'oubli ayant eu les malheurs des tems facheux à combattre ou à subir. Les huguenots mêmes lui causèrent des grand dommages vers le quinzième siècle, en spolièrent les documens en saccageant leur maison avec les églises et les chateaux voisins. Ce qui se peut vérifier par deux actes. L'un de pierre esbrahat notaire en date du 2 janvier 1607 passé entre noble antoine duchier écuyer et pierre mourier du lieu du chier. L'autre est une transaction passée entre le même antoine et maître jacques plantier avocat et juge et baillif de st martial reçu par me gory notaire le 29 juillet 1612. A quoi se rapportent les encore les dâtes qu'on lit sur les pierres de leur nouvelle habitation. - On prétend que la maison du chier descend des plus illustres familles des goths. Du moins le champ de son écu paroit être ne division de celui des principaux seigneurs qui furent puissants parmi eux : car la famille duchier porte de gueule au cour d'or ainsi qu'il fut jugé souverainement à montpellier le 10e juiller 1669 ; et inserré au catalogue des gentils hommes de la province de languedoc, bernard rapporteur, et confirmé le 1er janvier 1698.

Le clapas et lubertes sont deux domaines avec le seigneurie de st martial et la conseigneurie de fourchades qui appartient à mr le marquis de gerlande et après lui à la maison de maubourg dit-on, ou à made la duchesse d'aiguillon sa nièce. - Le conseigneur de fourchades habite sa maison de Tautilhac dans cette parroisse.

Nous avons dit qu'il y a un consul particulier à st martial bonnefoi. Il y en a aussi un autre pour st martial-même connu sous le nom de st martial taillable.

La mande qui leur est adressée appartient à la généralité de montpellier. - Le bureau de recette des deniers royaux est établi à viviers. - privas est le lieu ordinaire de celui de la commission des taxes pour les impôts. L'habillement des milices des bataillons de ce même nom se fait aussi dans cette ville.

Les mêmes consuls n'ont aucun rang à l'assiette du pays : ils n'ont aucun privilège distinctif. Leur exercice dure un an, et sont élus par délibération à la pluralité des voix. Ils ont un greffier consulaire quasi toujours appostiche, principalement à st martial, ce qui souvent occasionne des abus. Mais l'ordre économique n'y a pas pourvu encore pour procurer des chemins praticables ou royaux comme dans le reste de la province. La haute boutière et principalement la paroisse de st martial qui demanderoit par la situation de son terroir (commode pour toutes sortes de raison pour servir de passage et de croisière surtout en hiver aux voyageurs et aux négociants du vivarais, du velai et du forez) qu'on y fit plus d'attention à l'avenir, a été jusques à présent très négligée en ce point au préjudice du commerce et des habitans qui n'ont pas laissé que de contribuer toujours aux chemins qu'on a construit en faveur de leurs autres compatriotes. On doit espérer que la sagesse des dépositaires de cette portion du bon gouvernement et du bon ordre ne tardera guères plus longtems de leur faire sentir les effets flatteurs et agréables qu'il est naturel à chaque particulier de désirer et de demander avec quelque raison de confiance. Par là le commerce s'ouvriroit, tandis qu'on s'efforceroit de ramener dans ses déserts les heureuses espérances des bien d'une vie plus aisée et plus riante. Il n'y a point de ponts aussi par malheur.

Le lieu de borée, autrefois défendu par un fort chateau appellé de contagnet, mais détruit étoitla patrie de jean flandin, qui fut d'abord chanoine de viviers, doyen de bayonne, puis archevêque d'ausch et enfin cardinal, pierre flandin fut aussi archevêque d'ausch. Ils étoient d'une noble extraction. La tige st à montpezat. Jeanne flandin leur parente ou soeur se maria vers le milieu du treizième siècle à noble pierre blanc de molines, écuyer. = nobilis venerabilis ac discreta dna joanna de flandinis = C'est la qualification dans l'acte du 1er juin 1676 reçu par me p. de la fontaine notaire apostolique. - La famille des blanc de molines s'est surtout distinguée pour la défense de la religion contre les hérétiques. Elle habite à molines parroisse de borée et est d'une noblesse fort ancienne ; elle porte d'azur au soleil d'argent canstonné de quatre fleurs d'anagallis d'argent. 

Page éditée le 07 septembre 2007

Sources / Documents